Devenir « indépendant » : changer de vie, de statut, de profession

L'équipe d'Event Box

Devenir « indépendant » : changer de vie, de statut, de profession

Aaaaaaah la vie d’indépendant… Celle qui fait tant rêver les employés de longue date qui en ont marre de la routine, marre de la hiérarchie de leur entreprise, marre de devoir rendre des comptes. Celle aussi qui effraye les travailleurs ayant besoin de stabilité, surtout financière. Hé bien nous, chez Event Box, on s’est lancé ! À la suite d’un petit coup de pouce malheureux du destin, certes, mais on s’est lancé. Et aujourd’hui on peut le dire : la vie d’indépendant, c’est une vie à part entière faite de hauts, de très hauts, mais aussi de bas qu’il faut savoir gérer car désormais notre vie et nos projets dépendent de notre travail quotidien. Alors la vie d’indépendant, parlons-en !

L’indépendant : entre mythe et réalité

La définition littéraire du mot indépendant est simple : elle définit quelqu’un qui ne dépend pas d’une personne ou d’une chose, qui est libre de toute dépendance. Qui aime l’indépendance et ne veut être soumis à personne.

La définition officielle du travailleur indépendant, elle, est toute autre. La voici : toute personne physique qui exerce, en Belgique, une activité professionnelle sans être liée par un contrat de travail ou un statut, est considérée comme « indépendante ». Elle exécute son travail sans aucune relation de subordination (SPF Economie et l’arrêté royal du 27 juillet 1967). L’indépendant est une personne qui exerce son activité indépendante sous la forme juridique d’une entreprise individuelle (indépendant en personne physique) ou d’une société (personne morale). Le travailleur indépendant bénéficie d’un statut social propre et d’un régime de sécurité sociale spécifique.

Ok… Mais encore…

Le mythe de l’indépendant

Pour beaucoup, être indépendant c’est être libre de pouvoir organiser ses journées en fonction, évidemment, de ses obligations professionnelles mais aussi de pouvoir choisir les moments consacrés à sa vie personnelle, familiale ou amicale. Faire du sport à 8 heures du matin plutôt qu’en fin de journée, fixer un rendez-vous médical en début d’après-midi ou tondre sa pelouse un mardi à 10h parce qu’il fait beau. Et pour compenser les périodes d’inactivités, ce fameux : «pas grave, je travaillerai le soir»… Hum, ça c’est l’idée. Mais ce n’est pas exactement la réalité. En fait, osons l’écrire, ce n’est pas du tout la réalité. Tous les indépendants vous le diront : globalement, être indépendant c’est plutôt travailler… beaucoup. Et en réalité, un indépendant n’est pas aussi indépendant que ça.

La réalité

Un travailleur indépendant n’est pas vraiment indépendant. Il est même,  souvent, bien plus dépendant qu’un travailleur salarié. Car un indépendant dépend :

– Des souhaits de ses clients

– Des obligations de l’administration fiscale

– Des prix imposés par ses fournisseurs

– Des règles et lois qui régissent le travail

– De la concurrence

– De la communication, de la publicité, des réseaux sociaux, de sa page Facebook, de son site, du temps qui passe vite, très vite, trop vite.

Alors : au secours, fuyons ?

Mais non. Car malgré toutes ces contraintes vraiment contraignantes,  être indépendant c’est avant tout choisir d’être son propre patron et de créer son job. De l’inventer même, de le modeler à sa façon, à son image.

Si 2 plombiers doivent colmater une fuite d’eau, ils utiliseront vraisemblablement la même technique. En revanche, leur communication, leur image, leur manière d’aborder un prospect, la façon de dialoguer avec un client, sera elle personnelle. Pour se différencier ils devront faire preuve d’imagination, maîtriser des codes de communication, apprendre à vendre leurs compétences, se créer un réseau et surtout, avant de colmater la fameuse fuite d’eau, le plombier aura été et ne cessera d’être web designer, comptable, négociateur, agent commercial, créateur de contenus, RH…

Merci, mais à quel prix ?

Lorsque la fuite d’eau est colmatée, quel plaisir d’entendre le client VOUS dire merci. A vous, à votre entreprise. Ce merci (et le règlement de la facture pour le travail accompli, bien sûr) récompense instantanément les efforts souvent colossaux réalisés pour en arriver là. Car avant ce premier client et ce premier merci, dans le désordre, un indépendant aura :

– Ouvert un compte en banque professionnel,

– Trouvé un comptable,

– Créé ses documents (carte de visite, devis, bon de commande, facture),

– Défini une, stratégie de communication,

– Cherché la bonne personne pour créer son site Internet

– Acheté un véhicule, des outils,

– Prospecté,

– Affronté sa famille, ses amis (t’es dingue, te lancer ? Maintenant ?),

– Établi ses prix,

– Travaillé le soir, le week-end (en réalité, la pelouse et le rendez-vous chez le médecin, on verra ça plus tard),

– Acheté des vêtements de travail,

– Passé des nuits blanches car les clients ne se bousculent pas… ou justement se bousculent trop !

Bref, un indépendant aura traversé toutes ces joyeusetés qui font la vie d’un indépendant.

If it was easy, every one would do it

L’indépendant en chiffres

La Belgique compte plus d’un million de travailleurs indépendants et aidants.

 – 1.214.859 indépendants et aidants vivent en Région flamande

– 121.785 indépendants et aidants vivent en région de Bruxelles-Capitale

– 332.386 sont indépendants et aidants en Région wallonne

Au cours des dix dernières années, le nombre de femmes indépendantes a augmenté légèrement plus vite (+2,9 %) que celui des hommes (+2,2 %).

Les catégories d’indépendants

L’INASTI, l’Institut national des assurances sociales pour les indépendants, distingue plusieurs catégories dont les principales sont :

– Les indépendants à titre principal (leur activité principale ne les lie pas à un employeur par un contrat de travail),

– Les indépendants à titre complémentaire (conservent leurs droits sociaux attachés à leur activité principale comme salarié ou fonctionnaire),

– Les conjoints aidants (en tant que partenaire d’un indépendant) et les actifs après pension (conservent leurs droits sociaux attachés à leur statut de pensionné).  

Généralement, un aidant relève lui aussi du statut social des travailleurs indépendants. Un aidant est une personne qui, en Belgique, assiste ou supplée un travailleur indépendant dans l’exercice de sa profession. Il n’est toutefois pas lié par un contrat de travail. Un aidant ne doit pas avoir nécessairement de lien de parenté avec le travailleur indépendant.

Bon, alors, on fonce ?

Évidemment ! Mais pas trop vite et plus que jamais, la réflexion précédera toujours l’action. La plus grande difficulté est de SE faire confiance. Nous avons l’habitude de faire confiance mais souvent en l’autre : une personne, une marque, une entreprise, un objet. Cette confiance accordée résulte soit d’un à priori positif, d’un ressenti, d’un témoignage ou bien d’une précédente expérience positive. Mais SE faire confiance est autrement plus difficile car nous nous connaissons. Nous savons nos qualités mais surtout nos défauts. Et c’est souvent ces derniers que nous devons surmonter pour nous convaincre que si ils sont un obstacle nous pourrons malgré tout les maîtriser, les contourner afin d’aboutir et de mener le plus loin possible cette belle aventure d’indépendant.

Ça marchera ou pas. Tellement de facteurs interviennent mais au moins nous nous serons fait confiance, nous aurons tenté, nous nous serons battus et l’avenir le dira, peut-être aurons-nous vaincus…..